Le Dioxyde de Titane, et notamment sous forme nanoparticulaire, a beaucoup fait parler de lui ces dernière années.
Les études se sont multipliées pour comprendre son impact sur notre organisme mais aussi sur l’environnement. Et ceci a engendré diverses modifications dans la règlementation de son utilisation, en alimentaire et dans les cosmétiques.

Mais cela reste peut-être un peu confus pour vous. Vous vous demandez sûrement quel est l’impact de la forme [nano] sur votre santé ? ou s’il est possible d’utiliser des crèmes solaires contenant du Dioxyde de Titane ?
Cet article sur le Dioxyde de Titane vous permet de trouver des réponses à ces questions.

Les différentes utilisations du Dioxyde de Titane :

Souvent décrié pour sa potentielle toxicité, le dioxyde de titane (TiO2) se présente sous la forme d’une poudre blanche, qui est pourtant très largement utilisée. On en trouve aussi bien dans des peintures, que dans des médicaments, des produits alimentaires ou cosmétiques…

Il possède différentes fonctions et peut servir de :

  • Colorant blanc : à la fois en alimentaire (additif : E171), et en cosmétique (exemple : dentifrices), où il figure dans ce cas dans la liste des ingrédients INCI sous la codification : CI 77891
  • Agent opacifiant : comme dans les poudres de maquillage par exemple, les fonds de teint ou crèmes couvrantes…
  • Absorbant UV : il entre dans la composition de nombreux produits de protection solaire. C’est un Filtre UV très efficace, notamment pour se protéger contre les UV B.
    Pour une utilisation en tant que filtre UV, il doit figurer dans l’INCI sous l’appellation : Titanium dioxide.

C’est donc un ingrédient intéressant à plusieurs niveaux, mais qui présente, dans certains cas, une certaine dangerosité.

Le fait que le Dioxyde de Titane existe sous plusieurs aspects, complique les choses et engendre des confusions et des généralisations.

En effet, ses propriétés physico-chimiques peuvent varier et ainsi influencer sa toxicité, selon notamment :

  • sa taille : micrométrique ou nanométrique
  • sa forme : sphérique, allongée, fibreuse…
  • la présence d’un revêtement qui modifie la surface des particules (enrobage du titane).

Essayons d’y voir un peu plus clair, notamment en ce qui concerne les produits cosmétiques.

Quels sont les 2 principaux reproches faits au Dioxyde de Titane ?

On lui reproche d’être :

  • Cancérogène par inhalation :

En effet, il a été classé par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) comme pouvant être cancérogène pour l’homme de par sa dangerosité sur les poumons en cas d’inhalation de particules. 

C’est pourquoi, il est officiellement classé comme cancérogène de catégorie 2 par inhalation, puisque susceptible d’engendrer des cancers du poumon.

Étant donné que la pathogénicité du TiO2,  au niveau des poumons, est liée à l’inhalation de particules de dioxyde de titane respirables, cette classification s’applique uniquement à la substance, ou aux mélanges sous forme de poudre contenant au moins 1 % de dioxyde de titane, avec des particules d’un diamètre ≤ 10 μm.

Cette classification concerne donc essentiellement les personnes qui travaillent régulièrement au contact de cette matière première, dans un environnement où le Dioxyde de Titane est présent en concentration importante sous forme de poussière.

Cependant, au niveau des cosmétiques, des gouttelettes contenant du dioxyde de titane peuvent être inhalées au moment de l’utilisation. C’est pourquoi, l’utilisation du Dioxyde de Titane sous forme [nano] est interdite dans les produits solaires en forme de spray.

  • Toxique par voie orale :

Très utilisé dans les médicaments, dans certains dentifrices, rouges à lèvres et dans beaucoup de produits alimentaires, le dioxyde de titane est dans ces cas ingéré.
Selon le produit, il est utilisé à diverses concentrations, sous différentes formes et tailles ce qui rend très difficile de quantifier son impact sur la santé humaine.

On sait qu’avec les formes Nano, le risque de pénétration de ces fines particules (inférieures à 100 nanomètres) dans le corps est plus important, et qu’elles pourraient s’avérer toxiques pour l’organisme.

Dioxyde de Titane NANO

L’Inra (Institut national de la recherche agronomique) a publié en 2016 une étude démontrant que l’exposition chronique au dioxyde de titane (sous forme nanoparticulaire) chez le rat serait suceptible d’entaîner des lésions pré-cancéreuses de l’intestin et des troubles du système immunitaire.

Cependant les études de la toxicité du dioxyde de titane chez l’homme restent peu concluantes et il est difficile de l’évaluer précisément encore actuellement.
C’est pourquoi, le principe de précaution est recommandé.

Ainsi, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a évalué la sécurité du TiO2 comme additif alimentaire (E171). Elle a conclut que les études les plus récentes ne permettent pas de “confirmer ou d’infirmer le potentiel cancérogène”.
Du fait du « manque de données scientifiques, […],  l’ANSES “ne dispose pas d’éléments nouveaux permettant de lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E171”.
Ceci a conduit à la suspension de la mise sur le marché de denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane, depuis le 1er janvier 2020.

En l’état, cette mesure ne concerne que l’alimentaire et n’est pas applicable aux produits comme les dentifrices ou les rouges à lèvres, où une partie peut cependant être avalée.

 

Par mesure de prudence, il conviendra d’éviter le Dioxyde de Titane, surtout sous forme nano, lorsqu’il est utilisé dans les dentifrices et rouges à lèvres.

Quel est l’intérêt du Dioxyde de Titane comme Protecteur Solaire ?

Le Dioxyde de Titane est un ingrédient très intéressant pour formuler des produits de protection solaire, car il absorbe les UV et réfléchit les rayons du soleil.
Il est qualifié d’écran minéral et est autorisé en cosmétique BIO.

Sa sécurité  en tant que filtre solaire a été évaluée par le SCCNFP (Scientific Committee on Cosmetic Products and Non-Food Products intented for consumers) et conclut à une utilisation sûre jusqu’à une concentration de 25 % dans le produit fini.

Son efficacité est conditionnée par la taille des particules. Les plus efficaces font de 0,1 à 0,5 micromètres  (100 à 500 nanomètres, ce sont les non-nano), car elles absorbent bien les UV.
Mais il a un inconvénient majeur : il blanchit la peau dès que sa concentration dans la formule dépasse les 5%, (pour des particules dont la taille est comprise entre 200 et 500 nanomètres).
C’est la raison pour laquelle les formes [Nano] ont été inventées, afin d’éviter cet effet de masque blanc sur la peau.

Il est très souvent associé à l’Oxyde de Zinc (également autorisé en cosmétique BIO), car ce dernier couvre bien le spectre des UVA (longs et courts), et la combinaison de ces 2 écrans minéraux offrent un très bon indice de protection.

Contrairement aux filtres chimiques, le Dioxyde de Titane est très bien toléré au niveau de la peau, il n’induit pas de photo-allergies, et est également stable à la chaleur.

Pour toute ces raisons, le Dioxyde de Titane, et particulièrement sa forme non nano, en fait un ingrédient de choix dans les produits de protection solaire BIO.

Là encore, privilégiez l’utilisation de crèmes solaires contenant du dioxyde de Titane sous forme non-nano. Elles offrent une très bonne protection solaire sans avoir l’inconvénient de pénétrer la peau. En effet, la forme non-nano n’est pas absorbée au niveau de la peau et reste en surface de l’épiderme.

Et, Vous, quelle est votre expérience avec le Dioxyde de Titane ?

Article mis à jour par Aurélie, le 2 juin 2020, suite à l’évolution de la réglementation de cet ingrédient.