Les huiles peuvent avoir la réputation d’être grasses et pas toujours agréables à utiliser. Et pourtant, certaines d’entre elles sont dites « sèches » car elles offrent une sensation très agréable à l’application tout en pénétrant rapidement l’épiderme.
Elles peuvent tout autant s’utiliser pour le visage, le corps ou en mélange à d’autres huiles plus grasses pour en faciliter la pénétration.

Dans cet article, vous apprendrez à reconnaître une huile sèche d’une huile grasse. Quelles sont les caractéristiques des huiles sèches ? Et comment les utiliser dans vos formulations ?

Qu’est-ce qu’une huile sèche ?

Vous avez peut-être remarqué, qu’au moment de l’application d’une huile végétale sur votre peau, une sensation plus ou moins grasse peut apparaitre.
Une huile végétale peut ainsi être qualifiée de sèche ou grasse, selon sa capacité à pénétrer l’épiderme.

Une huile sèche est souvent appréciée, car elle ne laisse pas de film gras sur la peau. En effet, elle pénètre facilement, tout en apportant une bonne hydratation cutanée.
L’huile sèche permet ainsi une application agréable, avec une sensation peu grasse au toucher.

Existe t’il différents types d’huile sèche ?

La réponse est OUI ! Et il faut distinguer ici les huiles sèches par nature, de celles qui le sont devenues par transformation. Dans ce dernier cas, des huiles d’origines naturelles sont ensuite soumises à un procédé de transformation de leur structure chimique. Ce sont notamment les Huiles estérifiées, dont la formule se compose d’huile végétale et d’esters (des dérivés d’acides gras), ce qui modifie leur texture.

Les huiles estérifiées deviennent alors plus fluides et légères, mais sont aussi plus stables dans le temps car elles subissent moins le rancissement.
L’inconvénient majeur de ces huiles fortement transformées par l’industrie, est qu’elles perdent une partie de leurs molécules, notamment les insaponifiables. Elles ne sont pas aussi riches en vitamines, stérols,… que les huiles vierges. Leurs bienfaits sur la peau ne sont pas du tout les mêmes, elles sont donc à différencier des huiles végétales vierges.

Pour les reconnaître, regarder la liste INCI figurant sur l’étiquette de votre huile ou sérum. Si les terminologies :

Caprylic/Capric Triglyceride
– Caprylate / caprate
– Oleyl Erucate
/ Linoleate
– Decyl Oleate
Dicaprylyl Ether
Isopropyl Palmitate / myristate
– Isononyl isononanoate
Octyldodecanol

apparaissent, il s’agit d’une huile transformée.

Vous trouverez plus d’information sur ce sujet dans cet article : La folie des Huiles Sèches.

Comment savoir si une huile a un toucher sec ou non ?

La sensation grasse ou sèche est directement liée à la composition en acide gras de l’huile.

Les acides gras ont une affinité plus ou moins grande avec la peau. Plus l’huile contiendra des acides gras polyinsaturés (AGPI), plus l’affinité pour la peau sera forte et plus elle pénètrera rapidement l’épiderme.

Les 3 acides gras qui sont rapidement absorbés par la peau sont l’acide Alpha-linolénique (Oméga 3), l’acide Linoléique (Oméga 6) et l’acide Gamma-linolénique (de la famille des Oméga 6).

Ce sont donc les huiles végétales principalement composées d’oméga 3 et d’oméga 6 qui sont pénétrantes et qualifiées d’huiles sèches.

Si la somme de ces 3 acides gras dépasse 45%, le mélange aura un toucher sec et sera très rapidement absorbé.

Prenons l’exemple de l’Huile de Rosier Muscat:

Sa composition est la suivante:

  • 36% d’Oméga 3
  • 46% d’Oméga 6
  • 14% d’Oméga 9
  • et 5% d’Acides Gras Saturés
Sa composition en Oméga 3 et Oméga 6 est égale à 82%, ce qui signifie qu’elle pénètrera très bien dans la peau et aura un toucher sec.

A l’inverse, les huiles riches en acides gras monoinsaturés (AGMI), c’est à dire en Oméga 9 et en acides gras saturés (AGS) sont des huiles grasses.

Voici quelques exemples d’huiles végétales au toucher sec ou gras :

  • Huiles sèches : Pépins de Raisin, Rosier muscat, Inca inchi, Onagre, Bourrache, Cameline, Lin, ou Chanvre.
  • Huiles grasses : Avocat, Karité, Coco, Tamanu, ou Ricin.

Notez que la notion d’huile sèche ou grasse est totalement indépendante de l’indice comédogène. Ainsi une huile sèche peut rapidement pénétrer la peau et pour autant être comédogène, c’est le cas de l’Huile de Rosier muscat par exemple. Alors qu’une huile grasse comme l’avocat est non comédogène. Il faudra donc également tenir compte de la comédogénicité de l’huile si vous l’appliquez sur votre visage et avez une peau sujette aux comédons, points noirs ou imperfections.

Pourquoi les acides gras polyinsaturés sont-ils si bien absorbés par la peau ?

Tout simplement parce qu’ils font partie de la composition de notre couche cornée. Normalement, nous apportons à notre peau les constituants qui lui sont nécessaires par notre alimentation, ce qui va lui permettre de se régénérer. Sauf que :

  • d’une part, notre alimentation est souvent déséquilibrée et n’apporte pas en quantité suffisante ces ingrédients indispensables à la peau
  • d’autre part, notre organisme mobilise ses ressources vers les ORGANES VITAUX, que sont le cerveau, le cœur et les muscles. La peau se retrouve alors servie en dernier.
Ce qui explique pourquoi elle peut être en si mauvais état. Ainsi, votre peau en manque de ces fameux Acides Gras, va rapidement les absorber.
C’est pourquoi, vous pouvez à la fois apporter ces acides gras directement sur votre peau ou depuis l’intérieur avec des huiles de table variées, comme le Colza, Lin, Noisette, Pépins de Raisin…

Ce qu’il faut retenir des Huiles sèches :

Ces huiles sont particulièrement riches en Acides Gras Essentiels et possèdent d’excellentes qualités pour la peau. Elles présentent de nombreux avantages, puisque les huiles sèches :

  • sont facilement et rapidement absorbées par la peau
  • réduisent l’impression de gras des autres huiles
  • conviennent pour les peaux grasses
  • aident à normaliser les peaux sèches ou sensibles
  • sont particulièrement efficaces pour les peaux sujettes à l’eczéma, au psoriasis ou à l’acné.

Les huiles sèches n’offrent pas toujours une sensation lisse et douce lors de l’application. Certaines plus « rugueuses » comme celles de Carthame, Cameline, Chanvre, Bourrache pourront être associées à une huile lisse (Amande douce, Coco, Abricot, Macadamia, Rosier muscat) notamment en cas de peaux très sensibles ou pour les bébés.
Si vous préparez vous même vos mélanges huileux, il sera toujours intéressant d’associer ces différents types d’huiles pour équilibrer et donner une harmonie à votre formulation.

Enfin, n’oubliez pas que les huiles sèches sont souvent fragiles ! C’est pourquoi elles doivent être conservées avec le plus grand soin pour limiter l’oxydation. Pour optimiser leur conservation et bénéficier de toutes les qualités de ces huiles, il est possible d’ajouter quelques gouttes de vitamine E dans le flacon, mais surtout de les conserver à l’abri de lumière et de la chaleur.

Et vous, utilisez-vous des Huiles sèches pour faciliter la pénétration de votre sérum ? Appréciez-vous leurs bienfaits ?